Les Echos, 9 juin 2025.
Tandis que les Etats-Unis et la Chine se retrouvent à Londres pour tenter de signer un accord commercial, la capitale britannique est le théâtre d’un bras de fer plus secret au cœur duquel le gouvernement britannique se trouve pris en tenaille entre Washington et Pékin. Selon la presse britannique, les Etats-Unis s’opposent en effet à l’établissement d’une « super-ambassade » de Chine à Londres sur l’emplacement de l’ex-Royal Mint, un peu l’équivalent de la Monnaie de Paris, à deux pas de la tour de Londres et donc aux portes du quartier financier très sensible de la City. […] Elle a déjà fait l’objet d’un blocage par ses riverains, même si le site était plus ou moins à l’abandon. L’arrondissement de Tower Hamlets avait bloqué le projet en 2022 pour, notamment, des raisons de sécurité : craintes de manifestations, d’attaques terroristes ou de surveillance chinoise. L’opposition américaine se fonde quant à elle sur des risques d’espionnage chinois. Le site se trouve près de trois data centers et apparemment au-dessus de câbles abritant ou transportant les données de la City et de son satellite Canary Wharf. Or les places de New York et de Londres ont sans doute la relation internationale financière la plus approfondie au monde.