Les Echos, 3 mai 2024.
Le déficit commercial de la France envers la Chine – le plus important déficit bilatéral français – continue de se creuser depuis des années, malgré l’objectif de rééquilibrage répété à Paris. Il restait abyssal en 2023, à 46,3 milliards EUR, après avoir atteint un record à 53,6 milliards l’année précédente. Il a été multiplié par dix en deux décennies, depuis l’entrée de la Chine à l’OMC. En provenance de Chine nous vient principalement du matériel informatique et électrique : ces produits représentent près de 30% des importations, selon les Douanes françaises, malgré un recul en 2023. Le textile représente aussi une large part des importations mais sa place décline, à l’inverse de l’automobile, un secteur dans lequel la Chine est désormais une superpuissance. En sens inverse, la France exporte surtout des pièces de l’industrie aéronautique (20% de ses exportations, en hausse en 2023), des produits de luxe, ainsi que de l’agroalimentaire. Dans ces trois domaines, les Chinois cherchent à soutenir leur propre production, ce qui ne devrait pas aider à réduire le déficit commercial de la France.