Les Echos, 23 février 2024.
Engagée depuis 2017 dans le programme Artemis, qui doit permettre aux Etats-Unis de reconquérir la Lune d’ici à 2026 au plus tôt selon le calendrier actuel, la Nasa a fait le choix de se reposer autant que possible sur le secteur privé pour des missions scientifiques robotisées en amont des vols habités. Intuitive Machines fait ainsi partie des quatre entreprises sélectionnées dans le cadre du programme Commercial Lunar Payload Services (CLPS, traduisez : « services commerciaux de livraison de charge utile lunaire »), doté d’une enveloppe de 2,6 milliards d’euros à distribuer d’ici à 2028. L’objectif est de multiplier les moyens de transport de matériel vers la Lune tout en collectant un maximum de données scientifiques au plus près des futurs sites d’alunissage des missions Artemis, à proximité du pôle Sud lunaire. La région est rendue particulièrement attractive par la présence de glaces, susceptibles de fournir de l’eau et donc, potentiellement, de l’hydrogène et de l’oxygène, composants essentiels des ergols de vaisseaux spatiaux. La Chine, qui doit construire avec la Russie une base lunaire habitée, vise elle aussi ce secteur.