
Les Echos, 19 juin 2025.
Le leader chinois a fait une déclaration commune avec son allié Vladimir Poutine pour « fermement condamner » les frappes israéliennes en Iran, à l’issue d’un entretien téléphonique entre les deux présidents. Moscou et Pékin partent tous deux du principe que le règlement de la situation actuelle ne peut pas être trouvé par la force et que ce règlement peut et doit être obtenu exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques. […] Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping fin 2012, les liens entre la Chine et l’Iran, deux régimes autoritaires qui contestent l’ordre international dominé par les Etats-Unis, n’ont cessé de se renforcer. En 2016, le numéro 1 chinois avait effectué une visite dans le pays, la première en 15 ans. Cette visite avait débouché, en 2021, sur la signature d’un « pacte stratégique de coopération » sur 25 ans. Dans ce cadre, Pékin s’était engagé à investir 400 milliards USD sur la période dans l’économie iranienne, en échange d’un accès facilité au pétrole iranien, notamment via la construction de deux ports. En sens inverse, la Chine écoule sur ce marché de 80 millions d’habitants ses voitures, ses produits de consommation et ses caméras de surveillance. Cinq lignes de métro à Téhéran ont été construites par des sociétés chinoises. La Chine a également remporté la construction d’une ligne TGV entre la capitale iranienne et Ispahan. […] Malgré son engagement croissant dans la région et sa condamnation officielle du conflit, la Chine devrait rester en retrait. Pékin a peu de leviers sur Israël, allié des Etats-Unis. Et soutenir l’Iran militairement l’exposerait à des sanctions de Washington, au moment où la Chine et les Etats-Unis viennent tout juste de signer une trêve commerciale.