« Ce ne doit pas être le cheval de Troie des Américains » : les réserves de la France sur le projet de banque de la défense

Les Echos, 11 avril 2025.

Les promoteurs du projet de banque de l’OTAN, la DSR Bank (Defence, Security and Resilience Bank), ont rencontré des équipes de l’Elysée, du Ministère des Armées et de Bercy pour promouvoir leur nouveau levier de financement transatlantique. […] Un projet conseillé par d’ex-banquiers de JP Morgan et soutenu entre autres par l’ancien président du comité du renseignement du Sénat Richard Burr, rallié au camp de Trump, ainsi que d’anciens haut gradés de l’Otan britannique et roumain, et de forces canadiennes. A l’heure du réarmement, la promesse de cette banque dont le siège est installé à Londres, est à faire pâlir les contrôleurs du budget des 27 Etats membres, en particulier en France : 100 milliards de livres de capacités de financement contracté moyennant une notation AAA, donc à taux plancher. […] A Bercy, on estime cependant qu’il faut remettre les priorités dans l’ordre. […] « Nous sommes extrêmement heureux que le Royaume-Uni soit de nouveau avec nous. Mais selon nous la priorité est de mettre en oeuvre ce qui a été décidé par les Européens, à savoir le plan de 150 milliards d’euros pour réarmer l’Europe et de les investir », répond le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Dans l’entourage du Ministère des Armées, on se fait plus direct : « Nous partageons plutôt le besoin de nouveaux outils car il existe un énorme besoin de financement. En revanche, la dette, d’où qu’elle vienne, cela reste un problème ». Surtout, « il ne faut pas que cette structure devienne simplement le cheval de Troie des Américains pour vendre du matériel en Europe sur lequel nous ne serions pas souverains ».

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